L’extrême Sud du Sénégal, enveloppant les terroirs de Goudomp, Mangacounda, Kaour,
Adéane et Boutoupa-Camaracounda, est le théâtre de violents combats à l’arme lourde entre
les Forces Armées sénégalaises et les combattants de la branche armée Atika du Mouvement
des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
Aucun bilan humain n’est encore disponible, mais les bases rebelles dénommées la 2, la 9 et Sikoun sont tombées avant-hier, mercredi 3 février, entre les mains de l’Armée sénégalaise.
Loin d’abdiquer, Adama Sané, de l’état-major de Sikoun, annonce le retour imminent de ses hommes. Le processus de paix en panne depuis six ans aura sans doute ouvert un boulevard de pourriture sociale en Casamance, avec à la clé, des populations civiles laissées à la merci des bandes armées.
L es Armées sénégalaises ont démarré les opérations de sécurisation dans le Sud du pays depuis le mardi 26 janvier 2021. Selon un communiqué en date du 28 janvier 2021, signé par le colonel Matar Diop, Directeur de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA), «cette initiative répond à un triple objectif :
D’abord, neutraliser les éléments armés qui ont pris refuge dans cette zone pour perpétrer des exactions contre les populations, les empêchant ainsi de vaquer librement à leurs activités socio- économiques.
Ces bandes armées n’hésitent pas à ôter la vie de paisibles citoyens», lit-on dans le deuxième chapitre de ce communiqué. Toujours sous la plume du colonel Matar Diop, directeur de la DIRPA, «ensuite, poursuivre l’accompagnement sécuritaire du retour des populations longtemps déplacées à Ziguinchor, en particulier celles de villages situés dans la commune rurale de Boutoupa Camaracounda qui ont retrouvé leurs terroirs depuis le mois de juillet 2020».
Et le communiqué de conclure sur le troisième objectif qui consiste, selon la DIRPA, à «lutter contre les activités illicites de ces bandes armées qui entretiennent une économie criminelle, notamment la culture et le trafic de chanvre indien, la coupe illégale de bois et la contrebande de marchandises».
LES COMBATS A L’ARME LOURDE TOUJOURS EN COURS
Les Forces Armées sénégalaises déploient présentement des moyens lourds de frappe contre
les bandes armées nichées en zone de frontière avec la Guinée- Bissau, lesquelles bandes sont sup- posées appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
La mobilité d’une armada de logistique roulante des Armées ne passe pas inaperçue sur la route nationale N°6 (route du Sud) qui traverse la zone du Balantacounda, dans le département de Goudomp. Dans les communes de Adéane, Kaour et les villages de Mangacounda, Barka- banane, Singhère et la commune de Goudomp, le mouvement des hommes de troupe attirent l’attention de plus d’un.
Des tirs de mortiers et autres armes lourdes sont envoyés à partir de ces localités, jusqu’hier jeudi en début de soirée. Mais, très curieusement, point de panique chez les populations qui, en revanche, y voient un salut via la présence de l’Armée qui vient les tirer d’affaire.
«Nous sommes rassurés en voyant ces hommes de l’Armée sénégalaise car nous avons longtemps souffert des actes de violence et de délinquance de ces bandes armées.
Vols à main armée, vol de bétail, trafic de bois et de chanvre indien ; vraiment c’en était de trop et presque trop tard aussi pour l’Armée eu égard aux exactions com- mises sur les citoyens», dixit un habitant de Kaour ayant requis l’anonymat. Sur le terrain, les Armées inter- viennent sur plusieurs fronts à sa- voir au sol, dans l’air et avec leurs unités marines dans les cours d’eau, pour barrer la route à tout mouvement éventuel de rebelles dans le secteur, confirme un notable de Mangacounda, le dernier village
qui sépare la région de Sédhiou de celle de Ziguinchor.