Bavures policières : ADHA exprime sa profonde indignation et interpelle le procureur

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Face à la recrudescence des violences policières présumées, de plus en plus fréquentes sur le territoire national. A cet effet, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)a exprimé sa profonde indignation contre une série d’actes d’abus et d’actes répressifs alarmants, notamment à Yeumbeul, à Rosso Sénégal et, tout récemment, ce lundi 31 juin à Cambèrent.

 

C’est avec consternation que ADHA a appris contre: le décès tragique de Mor Seck, jeune réparateur de téléphones du marché de Thiaroye, survenu le 11 juin à l’hôpital de Pikine à la suite d’une interpellation musclée de la police ; le décès de Talla Keïta, adolescent de 18 ans, ce dimanche, des suites de blessures qu’il aurait subies après une présumée torture lors de son arrestation le 18 juin. Et plus récemment, l’interpellation brutale de plusieurs manifestants à Cambèrent, à la suite de la disparition signalée de deux jeunes.

Face à cette situation préoccupante, ADHA condamne fermement ces actes odieux et exprime ses vives inquiétudes quant à la consolidation de l’État de droit dans notre pays.

ADHA s’interroge également sur le respect effectif des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, en référence notamment au Code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale (2014). L’article 434-17 dispose en effet : « Le policier ou le gendarme ayant la garde d’une personne appréhendée est attentif à son état physique et psychologique, et prend toutes les mesures possibles pour préserver la vie, la santé et la dignité de cette personne. »Il est également précisé que :« L’utilisation des menottes ou des entraves n’est justifiée que lorsque la personne appréhendée est considérée soit comme dangereuse pour autrui ou pour elle-même, soit comme susceptible de tenter de s’enfuir. »

En conséquence, ADHA interpelle solennellement le Procureur de la République afin qu’il se saisisse d’office de ces trois affaires, et que toute la lumière soit faite. Les responsabilités doivent être clairement situées et des sanctions exemplaires appliquées, dans le respect strict des lois de la République.

Des mesures concrètes, urgentes et durables doivent être prises pour mettre fin à cette impunité persistante. Aucune injustice ne doit rester sans réponse, et toute personne impliquée, directement ou indirectement, doit répondre de ses actes devant la justice, conformément à la loi, a fait savoir l’ONG.

Enfin, Action pour les Droits Humains et l’Amitié s’incline avec respect devant la mémoire des disparus, présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées et exprime sa solidarité au peuple sénégalais tout entier.

Barthélémy COLY Uracsénégal

 

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