Éducation/CA : Recommandations de la COSYDEP pour 2023.
L’Antenne Régionale de la COSYDEP de Tambacounda a vulgarisé les Conclusions du Conseil d’Administration le 31 Décembre 2022.
Le Conseil d’Administration (CA) de la COSYDEP s’est réuni à l’effet le 29 décembre de tirer le bilan de l’année 2022 et de dégager des perspectives pour 2023. ////Le CA a rappelé l’une des caractéristiques de la population sénégalaise dont 76% ont moins de 30 ans (ANSD, 2013). Cette réalité explique l’immensité des besoins de protection, d’éducation, de formation et d’insertion des enfants et jeunes auxquels l’État doit trouver des réponses adéquates, exhaustives, pertinentes. Ces millions d’enfants et de jeunes angoissés sont une proie facile à l’émigration clandestine, à l’extrémisme violent, à la délinquance, aux pires formes de travail, à la merci de toute tentation. Le CA estime que loin d’être une fatalité, cette caractéristique de la population est une opportunité à mettre à profit pour le développement du pays. Sinon, elle pourrait se transformer en une bombe sociale, une véritable menace contre la paix sociale, la cohésion nationale et la stabilité politique. L’éducation est le plus urgent et le meilleur des investissements face à ces risques. Par ailleurs, une exploitation optimale des ressources minières et leur utilisation à bon escient, en vue d’en tirer le maximum de profit, recommande d’investir davantage dans l’éducation pour former le capital humain que requiert le développement durable. Cette condition ne peut être remplie que si l’on fait de l’éducation le premier domaine d’investissement prioritaire.////Le CA a rappelé le taux d’analphabétisme de 54,6% encore très élevé (ANSD, 2013) ; une forte proportion de la population du Sénégal qui ne sait ni lire ni écrire dans aucune langue. Dans de telles conditions, il est difficile sinon impossible de prétendre au développement durable. Au contraire, une telle situation, caractérisée par un niveau culturel très bas des populations, ne peut que favoriser l’ignorance et l’incivisme. Pourtant, l’on ne cesse de répéter que « nul n’est censé ignorer la loi ». Il s’y ajoute qu’une telle situation est en porte-à-faux avec les exigences d’un monde dans lequel toutes les activités socioprofessionnelles s’orientent résolument vers le digital et les exigences d’autonomisation. La nécessité d’alphabétiser les populations pour leur meilleure adaptation aux environnements économiques et financiers s’impose avec force. L’éducation reste encore le meilleur des investissements car étant un levier incontournable dans tous les secteurs.////Le CA a exhorté les communautés et l’État à cultiver les valeurs fondamentales dès le bas âge. Pour ce faire, il importe d’investir davantage dans le développement de la petite enfance. Le Sénégal a un taux de préscolarisation encore très faible (17,7%, RNSE 2021) or il est démontré que c’est à ce moment de l’existence que tout se joue. Aussi, le CA rappelle –t-il la nécessité d’instaurer une année de préscolarisation obligatoire qui au-delà de préparer la scolarisation de l’enfant, permet aussi d’installer solidement les bases de la citoyenneté, du civisme, de la vie démocratique, des valeurs qui sous-tendent la bonne gouvernance. Dans un monde en perpétuelle mutation et avec des crises de plus en plus complexes et fréquentes, engendrées par les actions néfastes de l’homme sur la nature et sur la société, il devient nécessaire et urgent de renforcer la résilience des enfants et des jeunes. Pour ce faire, il faut encore investir dans l’éducation pour qu’elle puisse demeurer le lieu d’élaboration des solutions aux multiples problèmes qui assaillent le pays.////Face au contexte politique à la fois chargé et sensible, le CA considère que cette période préélectorale doit être un moment de célébration et d’approfondissement de la démocratie au lieu d’être vécue avec angoisse. Le CA réaffirme sa forte préoccupation pour la quiétude et la sécurité dans les lieux d’apprentissage en préservant l’institution scolaire des rivalités entre acteurs engagés dans les élections à venir. Il rappelle aux acteurs politiques que les joutes électorales devraient être des opportunités d’éducation à travers les débats, les manifestations et autres réflexions qui doivent être des occasions d’enseignement à distance pour renforcer la mission d’éducation de l’école.
Il a été retenu de :-1/ Veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements – 2/Soutenir le dispositif anticipatoire de dialogue et de veille pour la prévention et la lutte contre les violences en milieu scolaire, dans le respect des missions de chaque partie prenante, –3/ Résorber les déficits en enseignants surtout dans les disciplines scientifiques pour un fonctionnement régulier de l’institution scolaire. Si l’on prend en compte les effectifs pléthoriques, les classes à double flux, les 1 500 000 enfants hors école, l’on se retrouve dans des besoins énormes en enseignants au regard des exigences de l’ODD4. –4/Rendre disponibles des salles de classe en quantité et qualité, dans la planification de la réhabilitation des écoles, la résorption des abris provisoires et l’élargissement du réseau scolaire pour faire face à la demande de scolarisation de plus en plus importante du fait d’une démographie croissante. Les locaux doivent être plus résilients face aux crises multiformes et répétitives (sanitaires, climatiques, sécuritaires, humanitaires), avec un dispositif de sécurité, d’hygiène et d’assainissement des écoles qui doit être adressé de façon plus rigoureuse. –5/ Accélérer les réformes du curriculum et du calendrier scolaire qui sont devenues une demande urgente par leur adaptation aux réalités spécifiques des régions et les crises multiformes qui impactent le système éducatif. –6/ Instaurer une collaboration plus franche et plus efficace entre le ministère de l’éducation et les autres acteurs du secteur. Cela est d’autant plus important que les réformes susceptibles de transformer le système éducatif ne sont pas uniquement techniques mais comportent aussi une dimension à la fois idéologique, sociale et culturelle. A ce niveau, il s’agira de promouvoir une gouvernance transparente et inclusive en mettant à jour, entre autres, les comptes nationaux de l’éducation. //// Le CA note que tous les investissements qui se font dans l’éducation ont des répercussions positives sur les autres secteurs. L’éducation est le meilleur des investissements.
KEBEKEBA URACSENEGAL.SN
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