Santé publique : des disparités régionales dans les facteurs de risque au Sénégal

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L’enquête nationale STEPS sur les maladies non transmissibles, publiée en juillet dernier et rendue publique cette semaine, révèle d’importantes disparités entre les régions du Sénégal. Elle met en évidence des comportements à risque et des pathologies chroniques qui menacent la santé publique.

La consommation d’alcool est particulièrement élevée à Ziguinchor (11,1 %), soit trois fois la moyenne nationale (3,6 %). Dakar (5,9 %) se situe également au-dessus de la moyenne.

Pour le tabac, Sédhiou occupe la première place avec 12,1 %, suivie de Dakar (7,9 %), contre une moyenne nationale de 6 %.

La santé mentale ressort comme un enjeu majeur. Fatick enregistre le taux de suicide le plus élevé du pays (26,9 %), suivi de Matam (20,8 %) et Tambacounda (20,2 %). Ces niveaux dépassent largement la moyenne nationale (13 %). Louga (17,1 %) et Saint-Louis (15,3 %) affichent également des chiffres préoccupants.

L’hypertension artérielle est une pathologie répandue. Saint-Louis détient le record avec 43,3 % de prévalence, suivi de Thiès (40,3 %) et Matam (32,6 %). La moyenne nationale est de 28,2 %. Dakar (31,6 %) et Louga (30,4 %) restent aussi au-dessus de la moyenne.

Diabète : Matam en alerte rouge

Matam se démarque avec un taux de diabète particulièrement élevé (10,7 %), bien au-dessus de la moyenne nationale (4,2 %). Dakar (7,7 %), Kaolack (6,1 %) et Louga (5,8 %) enregistrent également des taux supérieurs.

Kédougou affiche des pratiques alimentaires à haut risque : 96,5 % de la population utilise du sel, des épices et du bouillon lors de la cuisson, contre 75,8 % au niveau national. Par ailleurs, 91,5 % des habitants ne pratiquent pas suffisamment d’activité physique, un niveau supérieur à la moyenne nationale (86,1 %). Saint-Louis suit de près avec 91 % d’inactivité physique.

 Dépigmentation : Kaffrine en tête 
La dépigmentation volontaire touche particulièrement certaines régions. À Kaffrine, 20,2 % de la population y ont recours, contre 21,3 % à Diourbel, 19,6 % à Kaolack, 17,4 % à Thiès et 17,2 % à Fatick. À Saint-Louis, le taux est de 16,2 %, supérieur à la moyenne nationale (15 %).

Ces résultats montrent que chaque région présente des fragilités particulières : Ziguinchor et Sédhiou pour l’alcool et le tabac, Fatick, Matam et Tambacounda pour la santé mentale, Saint-Louis et Thiès pour l’hypertension, Matam pour le diabète, Kédougou pour l’alimentation et la sédentarité, Kaffrine, Diourbel, Kaolack et Fatick pour la dépigmentation.

Barthélémy COLY Uracsénégal

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