Kolda : le système scolaire paralysé par un mouvement d’humeur des élèves

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La rentrée a été mouvementée ce mardi matin dans plusieurs établissements scolaires de la ville de Kolda (sud). Un  mouvement d’humeur, parti du lycée Alassane Oumar Baldé et du CEM de Sinthiang Faraba, a paralysé le déroulement normal des cours. À l’origine de cette fronde : un déficit d’enseignants, notamment en philosophie et dans certaines disciplines scientifiques.

Selon un groupe d’élèves rencontrés devant le CEM de Gadapara, où ils sont allés « déloger » leurs camarades, le manque de professeurs compromet gravement la qualité des enseignements et les prépare mal aux examens. « Nous ne pouvons pas continuer à étudier dans ces conditions. On n’a pas de prof de philo, et il manque aussi des enseignants en physique chimie. On veut que les autorités réagissent », a fulminé l’un des meneurs du mouvement.

Au lycée Alassane Oumar Baldé, le proviseur se veut rassurant. Tout en reconnaissant des départs non encore remplacés, il assure que la situation est désormais « réglée ».
« Il y a eu des départs qui n’ont pas été remplacés, certes. Mais, actuellement, la question est réglée », a affirmé le proviseur, qui regrette toutefois « l’impatience » et « la fougue de jeunesse » des élèves. Selon lui, ces derniers n’ont pas accordé le temps nécessaire à l’administration pour finaliser les démarches entreprises et mettre en œuvre les solutions trouvées pour combler le déficit, malgré les assurances déjà fournies.

L’administration du lycée espère un retour à la normale dès ce mercredi 5 novembre, avec la reprise effective des cours. Reste à savoir si les élèves, déterminés à se faire entendre, accepteront de suspendre leur mouvement.

Ce nouvel épisode de contestation remet en lumière les difficultés récurrentes liées au déficit d’enseignants dans certains établissements de l’intérieur du pays, un enjeu majeur pour la stabilité du calendrier scolaire et la qualité de l’éducation.

Barthélémy COLY Uracsénégal

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