Depuis trois semaines, la première station des Parcelles Assainies a commencé à émettre sur la 90 FM. Une radio qui ne porte pas encore de nom. La station n’est pas encore baptisée, selon Ahmed Karim Cissé, secrétaire exécutif de Connexion Sans Frontières, une ONG spécialisée dans les Technologies de l’information et de la communication, maître d’œuvre du projet.
Le nom de la première radio FM des Parcelles Assainies (sur la fréquence 90) sera connu à l’issue d’un processus de sélection qui impliquera les populations et les auditeurs. Ce sera avant son inauguration prévue le 11 septembre prochain. Apparemment, cette proposition rencontre une large adhésion du public. En effet, estime Ahmed Karim Cissé, secrétaire exécutif de l’ONG Connexion Sans Frontières (CSF), maître d’œuvre du projet, rien que pour les propositions écrites, plus de 1200 idées de nom ont été émises par les populations. Située à l’Unité 17, en face de l’école « Les Pédagogues », la Radio des Parcelles Assainies (appelons-là « la radio sans nom ») résulte d’un partenariat entre la Commune d’arrondissement de cette localité et CSF. Les autorités communales espèrent que la mise en œuvre du projet contribue à la consolidation de la démocratie locale à travers ce nouveau cadre d’expression mis à la disposition des populations.
Outre la radio, le projet intègre un complexe qui a commencé à se concrétiser depuis huit mois environ. Il comprend un cybercentre doté d’une dizaine d’ordinateurs et autres périphériques (scanner, graveur, etc.) et un studio d’enregistrement numérique dont le technicien est en train de finaliser les derniers réglages. Cette unité sera certainement d’une grande utilité pour les artistes, en herbe ou confirmés, des Parcelles Assainies qui pourront y réaliser leurs maquettes de produits musicaux.
Une enveloppe de 14 millions de francs CFA a été nécessaire pour mettre en place « la radio sans nom » qui a obtenu sa fréquence le 15 juin dernier, révèle le secrétaire exécutif de Connexion sans frontières. Cinq autres radios seront installées à l’intérieur du pays, sous le même format, notamment à Matam, Fatick, Louga et Saint-Louis. L’idée est d’apporter un appui aux activités de développement communautaires, à l’éducation au civisme et à la protection de l’environnement et des ouvrages publics à travers des émissions participatives, interactives et pluridisciplinaires. Objectif : mettre en place des radios « bres, associatives, rurales, scolaires, citoyennes, populaires, éducatives, participatives, interactives, alternatives ».
En moins d’un mois de diffusion sur la 90 FM, l’engouement suscité par « la radio sans nom » est plutôt encourageant. Déjà, les projets d’émission s’entrechoquent et la vingtaine de personnes (des bénévoles pour la plupart) qui travaillent sous la direction d’Oumar Diaw (un retraité de la RTS chargé de former les jeunes recrues) sont euphoriques. Ils veulent faire de la première radio des Parcelles Assainies une station écoutée et respectée dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’hygiène publique et de l’environnement. De son côté, Ahmed Karim Cissé parle avec passion du premier plan d’action axé sur la lutte contre le piratage. « Pendant un an, il y aura des émissions presque quotidiennes pour sensibiliser les jeunes à la lutte contre le piratage », explique-t-il. « En attendant, la radio qui émet de 6 heures à 2 heures du matin doit faire face aux nombreuses demandes d’emploi qui lui parviennent déjà. On en dénombre actuellement plus de 800 provenant de personnes de tous les âges et l’afflux continue », selon le secrétaire exécutif de Connexion Sans Frontière. Une autre facette, sans doute, du succès de « la radio sans nom ».
ALAIN JUST COLY