Le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) de l’Université du Sine Saloum El-Hâdj Ibrahima Niass (USSEIN) a décidé de déclencher une grève de 48 heures, prévue pour les lundi 20 et mardi 21 janvier 2025.
Dans un communiqué officiel, le syndicat met en lumière le retard important dans la livraison des infrastructures. « L’USSEIN fait face à des difficultés majeures susceptibles de compromettre tous les efforts investis jusqu’à présent pour son développement. La principale concerne le retard de la livraison des chantiers, toujours en cours ou à l’arrêt. Depuis le démarrage des enseignements en 2019, les activités pédagogiques se déroulent dans des locaux provisoires devenus vétustes et inadaptés, malgré une augmentation significative du nombre d’étudiants chaque année. À cela s’ajoute la perte, depuis octobre 2024, de la majorité des salles de classe du campus pédagogique de Fatick, déclarées dangereuses d’après les conclusions de la commission de la protection civile. Aujourd’hui, ce campus fonctionne avec seulement trois (3) salles pour 1 490 étudiants, répartis entre quatre départements et douze licences. Cette situation critique affecte, à des degrés divers, les trois campus de l’université (Fatick, Kaolack, et Kaffrine), soulignant l’urgence de livrer les infrastructures sans plus de retard », souligne le communiqué du SAES-USSEIN.
Le syndicat pointe également un problème de financement. « Pour la première fois dans l’histoire de l’USSEIN, le budget a été rejeté à l’unanimité par le Conseil d’administration, réuni le vendredi 17 janvier 2025. Ce rejet s’explique par le décalage manifeste entre la subvention de l’État du Sénégal et les exigences de formation professionnelle adaptées au marché de l’emploi, pourtant recommandées par les autorités. Le budget présenté est également en contradiction avec le décret n° 2012-1269 du 8 novembre 2012 relatif au régime financier des universités, dont l’article 7 stipule : “Les budgets des universités et des autres établissements publics de l’enseignement supérieur sont votés en équilibre réel, globalement et par section.” »
Le SAES-USSEIN souligne en outre l’absence de ressources pour payer les vacataires, pourtant indispensables au fonctionnement d’une jeune université manquant cruellement de personnel permanent. « Cette situation compromet le bon déroulement des activités d’enseignement et de recherche, d’autant que l’établissement ne dispose d’aucun laboratoire à ce jour. Pour rappel, l’USSEIN compte seulement 48 enseignants permanents pour un total de 7 000 étudiants », précise le syndicat.
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