PROJET REGARD-SENEGAL/ Tambacounda/ Enda-Ecopop: Atelier de capitalisation et de partage des connaissances.
Dans le Cadre du Projet Regard-Sénégal, Enda-Ecopop a organisé une Rencontre de renforcement des capacités des femmes, des jeunes et des personnes handicapées pour une gouvernance locale plus inclusive à Tambacounda.
L’ONG Enda-Ecopop a organisé, un Atelier de capitalisation et de partage des connaissances à l’hôtel le Virage Prestige de Tambacounda, regroupant les élus locaux, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées les 18 et 19 février 2025. L’Activité a réuni de nombreux participants issus de divers horizons (Tambacounda, Kédougou, Kolda). L’Adjoint au Préfet de Tambacounda, M. Moussa Samb, a exprimé son honneur et son plaisir de présider cette rencontre, soulignant l’importance de l’initiative pour le développement territorial. L’atelier a rassemblé des acteurs clés issus des régions concernées, notamment l’Adjoint au préfet du département de Tambacounda, les autorités locales, des associations de jeunes, de femmes et de personnes en situation de handicap, du secteur privé et de l’équipe d’Enda ECOPOP. La présence des médias a également permis d’assurer une large diffusion des échanges et des conclusions de l’atelier///Dans son intervention, le Directeur Exécutif d’Enda-Ecopop, M. Abdoulaye Cissé, a souligné que cet Atelier de partage n’est qu’une première étape et a affirmé que les communes concernées par le Projet REGARD-SENEGAL bénéficient d’un suivi et d’un accompagnement renforcé pour garantir des résultats concrets et durables. Et d’après lui, l’ambition est de donner aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées les outils nécessaires pour défendre leurs droits et de s’impliquer activement dans la gestion des affaires locales. L’objectif principal de cet atelier est de procéder à la capitalisation du projet REGARD SENEGAL avec les acteurs engagés dans le processus d’élaboration et de mise en Œuvre en offrant un cadre d’échange et de réflexion collective sur les approches, les outils, les succès, les échecs et les perspectives de mise à l’échelle. De façon spécifique, il s’agit de : 1/Partager et valider l’approche méthodologique de capitalisation ; 2/ Partager les résultats des produits audiovisuels de capitalisation du projet (film) ; 3/Partager la charte des droits humains, de la participation et engagement des citoyens dans les collectivités territoriales ; 4/Partager les résultats globaux de l’évaluation finale de la performance des collectivités territoriales ; 5/Discuter et améliorer l’approche de la Responsabilités Sociétales d’Entreprises comme mécanisme de la finance territoriale ; 6/Définir les grandes lignes d’une stratégie de mise à l’échelle de cette phase expérimentale. ///Les participants ont insisté sur la nécessité pour Enda-Ecopop de poursuivre son engagement dans les différentes communes du Sénégal. Et d’après eux, la vulnérabilité de certaines localités s’explique en grande partie par la décentralisation, qui transfère des compétences aux collectivités territoriales sans toujours assurer un accompagnement financier et technique adéquat.
Pour rappel, les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda regorgent d’énormes potentialités économiques et démographiques et des ressources naturelles très importantes et paradoxalement des conditions de vulnérabilité extrêmes notamment pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Ces régions sont aujourd’hui en pleine mutation avec un taux de pauvreté estimé à environ 71%. Par exemple, la région de Kolda présente le deuxième taux de chômage déclaré le plus élevé du Sénégal (38,8%), loin du taux national qui est de 25,7%. Par ailleurs, les investissements des sociétés internationales d’exploitation minière et l’exploitation des ressources environnementales (forêts, foncier, etc.) y sont des mécanismes de fabrication de la pauvreté et du désespoir. En effet, ces régions sont parmi les plus pauvres du Sénégal et présentent des signes avant-coureurs de conflits issus de revendications communautaires portées par les adolescents qui se sentent dessaisis des ressources locales sans contreparties et sans perspectives. Par ailleurs, la faiblesse de la décentralisation financière au Sénégal avec des compétences transférées aux collectivités territoriales (CT) sans transfert concomitant de ressources accentue le niveau de pauvreté. ///À cela s’ajoute l’insuffisante prise en compte des droits des femmes, des jeunes et des personnes handicapées dans les stratégies et politiques RSE. Pourtant des réformes institutionnelles ont été menées à savoir: i) la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens, notamment le droit à l’information sur leurs ressources naturelles; ii) le renforcement de la citoyenneté, avec l’Acte 3 de la décentralisation qui élève la participation citoyenne au même titre que la libre administration des CT ; iii) l’Agenda transformationnel Sénégal 2050, dans son axe 1 : Bonne gouvernance et engagement africain et son axe 2 : Capital humain de qualité et équité sociale; iv) la loi sur le contenu local dans le secteur minier …
Pour les Recommandations, il est prévu de proposer à l’Etat de mettre un Cadre juridique contraignant en matière de RSE; de suggérer aux Collectivités territoriales de former et mettre en place de Points focaux RSE au niveau des Communes; de demander aux Entreprises de développer de véritables politiques RSE alignées sur les priorités locales tenant en compte les couches vulnérables (femmes, jeunes, personnes handicapées). Et d’une manière transversale, il va falloir faciliter la coordination entre les Entreprises et les autorités locales pour aligner les initiatives RSE aux priorités de développement territorial et d’organiser des Séances de redevabilité ( CT/ Entreprises/ Communautés).
URACSENEGAL
KEBEKEBA / SOULEYMANEDIAKHITE / AISSATOUDIOUF
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