Tambacounda:Pétrole et Gaz,Quels défis et opportunités.
PROFESSEUR MARY TEUW NIANE PRÉPARE LES TAMBACOUNDOIS.
PROFESSEUR MARY TEUW NIANE SUR LES RETOMBEES DU PETROLE ET DU GAZ EN FAVEUR DES REGIONS PERIPHERIQUES COMME TAMBACOUNDA.
Le Samedi 7 Aout 2021 à l’hôtel NIJI, s’est tenue une Rencontre Régionale organisée par le Journaliste Maké Dagnoko sur le Pétrole et le Gaz par rapport à leur exploitation et à leur rationalisation. Le Parrain est Maitre Sidiki Kaba.
Ils sont nombreux les pays africains qui, au moment des indépendances, croulaient sous d’énormes ressources extractives de toute sorte : or, diamant, fer, cuivre, bauxite, uranium, pétrole, gaz, etc. La plupart de ces pays sont encore dans d’énormes difficultés économiques, avec une population majoritairement analphabète et pauvre. Une grande partie de ces pays fut confrontée à des guerres et aujourd’hui certains pays comme la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine sont toujours dans une lancinante instabilité socio-politique. Aucun de ces pays n’avait un capital humain consistant pour prendre en main l’extraction de ces minerais, pétrole et gaz. Peu de pays ont cherché à les transformer sur place. Il n’y eut aucune dynamique économique nationale enclenchée par l’exploitation de ces ressources extractives. Au contraire, il y a une dépendance forte de l’économie de ces pays du cours de ces matières premières, du pétrole ou du gaz. Cette situation désastreuse aussi bien au niveau économique que sociale a été popularisée à travers l’expression « la malédiction du pétrole ». Il n’est pas alors étonnant que certains universitaires ou intellectuels fassent un raccourci hâtif pour projeter sur le futur Sénégal pétrolier et gazier, « cette malédiction du pétrole ». En fait, le retard dans les découvertes significatives de pétrole et de gaz constitue un atout majeur qui permettra à notre pays d’échapper à cette malédiction. Notre pays est en train de construire une base économique diversifiée, de bâtir un capital humain consistant dont une bonne partie de niveau international. Le Sénégal a ainsi les moyens de faire du pétrole et du gaz un levier, un catalyseur du développement de tous les secteurs économiques, de modernisation et de renforcement des secteurs sociaux, de l’éducation et de l’innovation. L’exploitation du pétrole et du gaz contribuera, dans notre pays, à la naissance de nouvelles branches industrielles, d’une transformation structurelle de certains secteurs économiques, à la naissance de nouvelles industries et services et à une création importante d’emplois directs et indirects. C’est pourquoi sans encore être producteurs de pétrole et de gaz, les régions périphériques Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor bénéficieront des retombées de l’exploitation du pétrole et du gaz, loin d’ici, dans l’Océan Atlantique, au large de nos côtes. Ces régions pourront, si elles sont dynamiques et créatives, développer, en partant de leurs potentialités économiques, sociales, culturelles et environnementales, de nouvelles filières économiques et industrielles susceptibles de créer un très grand nombre d’emplois et d’accroitre le bien-être des populations qui y habitent. Je vais donc m’appliquer durant cette conférence sur le thème «pétrole et gaz, quels défis et opportunités pour les régions périphériques comme Tambacounda », à vous démontrer que votre région, la région naturelle du Sénégal oriental, peut devenir très rapidement une région florissante avec des avancées majeures au niveau des dynamiques socioéconomiques. Les premières découvertes de pétrole et de gaz eurent lieu en 1961 à Diamniadio. Elles seront suivies par une découverte importante en 1967, au large de la Casamance et de la Guinée Bissau, d’un gisement de pétrole lourd au niveau du Dome Flore & Gea, d’une réserve d’environ un (1) milliard de barils (un baril vaut 158.987 litres). Malheureusement ce gisement pour être rentable demande que le coût du baril de pétrole soit très élevé et des moyens technologiques très avancés. Cette contrainte plombe jusqu’à présent son exploitation. En 1976, des indices de gaz furent découverts à Gadiaga dans la région de Thiès. En 1997, le gisement de gaz de Gadiaga fut confirmé par un forage. La production de Gaz à partir du gisement de Gadiaga a démarré en 2001 et en 2002, le
Sénégal a terminé la construction d’un gazoduc de trente-quatre (34) kilomètre reliant Gadiaga et Kabor. Ce gaz de très bonne qualité avait servi dans un premier temps à produire de l’électricité pour la SENELEC. À présent, il alimente la cimenterie SOCOCIM. Les grandes découvertes de pétrole et de gaz intervinrent à partir de 2014. Ainsi, entre 2014 et 2017 quatre gisements de pétrole et du gaz furent découverts dans le bloc Sangomar Offshore Profond au large des îles du Saloum. Le gisement SNE dénommé Sangomar Offshore Profond a des ressources moyennes de 630 millions de barils de pétrole et 4 TCF de gaz soit 113 milliards de mètres cubes normaux (volume d’un mètre cube de gaz à une température entre O °C et 15°C et à une pression d’une atmosphère soit 101 325 Pa). Il faut noter que depuis quinze jours le forage des puits de développement a commencé, c’est une étape cruciale vers la production de pétrole et de gaz sur le site de Sangomar. Sur le même site d’autres gisements furent découverts. En 2014, ce fut le gisement de pétrole FAN qui a des ressources de 978 millions de barils. En 2017, ce fut le gisement de pétrole FAN SOUTH qui a des ressources moyennes estimées de 192 millions de barils. Enfin, toujours en 2017, dans le gisement SNE North il a été découvert du pétrole dont les ressources sont estimés à 268 millions de barils et du gaz estimés à 541 BCF (billion cubic feet ) soit 15 milliards de mètres cubes normaux (Nm3). Sur ces sites les études se poursuivent.
En 2015 fut découvert le gisement Grand Tortue Ahmeyin dénommé GTA au large de Saint Louis, à cheval sur la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette découverte fait suite aux forages de découverte du premier puits Tortue 1 (Ahmeyin 1) en Mauritanie, d’un second puits Guembeul 1 au Sénégal, et d’un troisième puits Ahmeyim 2 en Mauritanie. Le puits GTA-1 foré au Sénégal en 2019 est encore venu confirmer les réserves du gisement offshore de gaz GTA. Ces réserves sont estimées à 20 TCF (trillion cubic feet) soit 530 milliards de mètres cubes normaux. Les travaux pour la production de gaz avancent avec un rythme soutenu au Sénégal et en Mauritanie. Sur le bloc Cayar Offshore Profond, au large de Cayar, furent découverts deux gisements de gaz. En 2015, ce fut le gisement Teranga qui a des ressources de 5 TCF (trillion cubic feet) soit 142 milliards de mètres cubes normaux de gaz. Enfin en 2017, ce fut le gisement Yakar qui a des ressources moyennes estimées15 TCF (trillion cubic feet) soit 425 milliards de mètres cubes normaux de gaz. Sur ce site aussi les études se poursuivent.
D’ici la fin de l’année 2023 le Sénégal va devenir un vrai pays gazier et pétrolier. Cependant, je dois souligner qu’avec ces découvertes pétrolières, certes importantes, notre pays sera en quantités produites au niveau de pays africains comme la Guinée équatoriale, le Cameroun et le Gabon et très loin encore derrière l’Angola et le Nigeria. La constitution de la République du Sénégal stipule en son article 25-1 que : « les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en générale et à être écologiquement durable. » Avec les découvertes de pétrole et de gaz à partir de 2014, le Sénégal a renforcé et a étoffé ce dispositif. En 2016, Son Excellence le Président de la République Monsieur Macky Sall a pris le décret portant création du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ). Le COSPETROGAZ est chargé « d’assister le Président de la République et le Gouvernement dans la définition, la supervision, l’évaluation et le contrôle de la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de développement de projets pétroliers et gaziers ». Le COS-PETROGAZ dispose d’un Secrétariat Permanent qui assure le suivi et élabore les rapports d’activité adressés au Président de la République. Pour la mise en œuvre des délibérations du COS – PETROGAZ, il est créé, auprès du Ministère chargé du Pétrole et des Energies, une unité d’exécution et de gestion, dénommée (GES – PETROGAZ) responsable de la gestion administrative et financière de toutes les activités du Secrétariat permanent du COS –PETROGAZ dans le cadre de l’assistance technique mise à la disposition par les partenaires techniques et financiers.
La référence à la transparence dans la Constitution se traduit par la publication des contrats pétroliers et gaziers et surtout par l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE) en octobre 2013. L’ITIE est une institution internationale très exigeante en matière de transparence. La Constitution engage aussi le Sénégal à faire respecter dans l’exploitation du pétrole et du gaz l’environnement et la biodiversité. C’est pourquoi des précautions importantes seront prises pour préserver à la fois les biotopes marins et les aires de pêche de nos pêcheurs artisanaux. Notre pays a adopté dès 1998 un premier Code pétrolier qui a permis les découvertes que j’ai listées précédemment. En 2019, pour plus de transparence dans les contrats pétroliers et plus de retombées pour le pays, le Sénégal a adopté un nouveau Code pétrolier. En 2020, le Sénégal a adopté le Code gazier. Les décrets d’applications ont aussi été pris pour rendre opérationnel ces deux Codes.
Dans les contrats pétroliers le Sénégal a adopté le modèle de contrat de partage de production et le modèle d’accord d’association. Ces choix garantissent mieux les intérêts du Sénégal et du peuple sénégalais. Afin de faire profiter au mieux les entreprises privées nationales portées par des sénégalaises et les sénégalais des retombées directes de l’exploitation du pétrole et du gaz, le Sénégal a adopté en 2019 la Loi relative au contenu local dans le secteur des hydrocarbures. Les décrets d’applications concernant cette Loi définissant en particulier les différents régimes pour les activités du secteur ont été pris. La Loi sur la gestion des revenus pétroliers et gaziers est en cours d’élaboration.
Le Sénégal en plus d’un cadre législatif et règlementaire cohérent est en train de mettre en place un dispositif entrepreneurial capable d’assurer une exploitation respectueuse de l’écosystème marin, optimale, efficace, efficiente et bénéfique pour les populations sénégalaises. Le Sénégal dès son indépendance avait déjà créé en 1961 la Société Africaine de Raffinage, la SAR. En 1981 le Sénégal créa ensuite la Société des Pétroles du Sénégal, PETROSEN.SA . En 2010, fut créé la société la Sénégalaise de Stockage, SENSTOCK chargée du stockage des hydrocarbures. SENSTOCK détient 60% des capacités de stockage au Sénégal.
En 2019, fut créé le Réseau gazier du Sénégal (RGS) chargé de mettre en place et de gérer le réseau de pipelines devant assurer la distribution du gaz des zones de production vers les zones de consommation. En 2020, le Gouvernement du Sénégal créa le Comité national de Suivi du Contenu Local (CNSCL). Son Secrétaire technique fut nommé en 2021. Le CNSCL est chargé d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la Loi sur le Contenu Local. Le Contenu local concerne : le cœur de l’activité pétrolière et gazière, les services spécialisés, les services directs et les services indirects. Ces secteurs constituent des opportunités réelles pour les entreprises sénégalaises créées par des Sénégalais de conquérir des marchés, d’employer des sénégalaises et des sénégalais et de faire des profits. Afin d’assurer la formation de cadres et de techniciens hautement qualifiés dans les domaines du pétrole et du gaz, le Sénégal créa en 2016 l’Institut national du Pétrole et du Gaz (INPG). Une promotion d’une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants est sortie et a intégré des entreprises nationales et internationales du secteur pétrolier et gazier, toutes opérant au Sénégal. En janvier 2020 la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN.SA) devint un Groupe, le premier Groupe dans le portefeuille d’entreprises de l’État du Sénégal. Le Groupe PETROSEN est composé de PETROSEN HOLDING.SA et de ses deux filiales PETROSEN EXPLORATION & PRODUCTION. SA et de PETROSEN TRADING & SERVICES. SA. Chacune de ces sociétés s’occupe d’un maillon de la chaine de valeur du pétrole et du gaz. D’autres filiales comme la pétrochimie pourraient être créées dans les prochaines années. L’ambition du Groupe PETROSEN est de devenir un géant pétrolier intégré, diversifié et performant ; être le premier contributeur au développement économique et social du Sénégal, reconnu comme une référence en Afrique pour l’excellence dans la gestion et la bonne gouvernance des ressources pétrolières au bénéfice des générations actuelles et futures. Le Sénégal pour éviter « la malédiction du pétrole et du gaz », a mis en place un cadre législatif et règlementaire puissant, une structure permanente d’orientation stratégique et de suivi, un cadre pour faire bénéficier les entreprises nationales et locales des opportunités qu’offre l’exploitation du pétrole et du gaz, des entreprises parapubliques dans des secteurs clés de la chaine de valeur, un cadre de formation de niveau international et enfin un dispositif pour vérifier le respect de la transparence et assurer le suivi du respect des normes internationales dans l’exploitation pétrolière et gazière. Cette démarche pourrait permettre à notre pays d’atteindre en un temps très courts des résultats similaires à des pays de référence dans ce secteur comme la Malaisie avec sa société phare : PETRONAS. Les entreprises de la région de Tambacounda et de manière générale des régions périphériques sont appelées à tirer profit des opportunités que leur offre la Loi sur le contenu local. En fait, les populations sénégalaises, notamment celles des régions périphériques, les artisans et les entreprises vont bénéficier, en raison des modèles de contrat pétrolier choisis, des retombées positives de la production de pétrole et de gaz dans notre pays. Je vais donc dans la suite de mon exposé m’appesantir sur ces importantes retombées qui vont avoir un impact positif sur l’ensemble des populations sénégalaises dont malheureusement l’opinion publique n’est pas encore suffisamment informée. Il en est de même d’ailleurs de certains décideurs. Dans le cadre des contrats de partage de production, l’État du Sénégal va recevoir une partie de la production de pétrole et de gaz sans contrepartie financière. Ce pétrole et ce gaz vont permettre à notre pays de baisser sensiblement le coût des hydrocarbures à usage domestique, industriel et artisanal. L’impact sera immédiat à travers la baisse du coût de l’électricité car la SENELEC devra répercuter la baisse du prix des carburants alimentant essentiellement ses centrales électriques au gaz. Le prix de l’eau aussi va baisser en raison de l’impact du coût de l’électricité. Les ménages vont voir leur pouvoir d’achat augmenter en raison de la baisse de la facture d’électricité, du coût de la bombonne de gaz et du mètre cube d’eau ou de la bassine d’eau. La présence dans le marché de la distribution de PETROSEN T&S. SA contribuera à stabiliser les prix à la baisse. La production pétrolière et gazière va favoriser la naissance de la pétrochimie. Cette industrie contribuera à la production nationale de conduites de toutes sortes. Ces conduites coûteront moins chères que celles importées ou produites localement à partir de produits pétroliers importés. La baisse du coût des conduites réduira les coûts d’installation de réseaux d’eau potable ou de réseaux d’assainissement. Ce sont donc les problèmes de l’accès à l’électricité, de l’accès à l’eau et de l’accès à l’assainissement que la production nationale de pétrole et de gaz va permettre de résoudre plus facilement. Le problème de base de l’agriculture est l’accès à l’eau et sa gestion économe et durable. C’est pourquoi lorsque l’agriculture se base sur la pluie, le paysan reste inactif huit mois sur douze soit les trois quarts de l’année. Les trois étapes d’alimentation en eau des plantes seront impactées positivement. L’exhaure qui utilise l’électricité à cause de la baisse du coût de l’électricité, l’acheminement de l’eau à l’exploitation agricole du fait de la baisse du coût de la tuyauterie et enfin le système d’irrigation (goutte à goutte, aspersion, etc.) qui cumule les baisses des coûts de l’eau et des conduites. Grâce à la pétrochimie l’agriculture va bénéficier de l’accès à des tarifs moins chers que maintenant aux cultures sous serres ou sous toiles. Ce type de technologie agricole donne au paysan la maîtrise du climat : température, humidité de l’air, quantité d’eau donnée à la plante, etc. Cette technologie facilite la diversification des cultures, augmente largement les rendements et permet de produire en contre saison par rapport, par exemple, à l’Europe des légumes frais dont raffole sa population. Notre pays pourrait alors aller à la conquête d’un grand marché comme celui des fleurs à l’image d’un pays africain comme le Kenya. La pétrochimie permettra aussi de produire des engrais, des produits pharmaceutiques, des tissus, etc. Comme vous le voyez, la production nationale de pétrole et de gaz pourra conduire à une révolution agricole qui sera nécessairement porteuse de création massive d’emplois dans nos campagnes et à la périphérie de nos villes et à une amélioration substantielle des revenus des populations rurales. L’élevage aussi sera positivement impacté car la baisse du coût de l’électricité va faciliter l’accès et l’utilisation d’équipement pour la conservation du lait ou de la viande. La baisse du coût de la bonbonne de gaz va lui donner un avantage certain par rapport au charbon de bois. Ainsi la bonbonne de gaz renforcera-t-elle sa pénétration dans les campagnes sénégalaises et particulièrement dans les régions périphériques comme Matam, Bakel, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Sans doute restera-til encore quelques utilisations du charbon de bois pour certaines préparations d’aliments comme les grillades. Dans tous les cas elles seront marginales. Si l’État, en plus d’une politique volontariste d’utilisation du gaz dans les campagnes, y associe un contrôle efficace de l’utilisation du bois local et une surveillance stricte de nos forêts alors les paysages des régions périphériques peuvent reverdir, et les grands arbres, en quelques années, trôner au milieu de forêts régénérées. Comme nous le voyons la production de pétrole et de gaz peut bien être un allié du développement durable et de la préservation de la biodiversité. La baisse du coût de l’électricité va contribuer à l’accélération de son accès à tous les ménages et au développement d’un artisanat et d’un entrepreneuriat rural. En effet l’arrivée de l’électricité dans un village, le rend attractif et crée un environnement favorable à l’émergence d’une nouvelle économie pour soutenir et alléger des activités et des corvées quotidiennes. Le meunier va s’installer avec son moulin électrique. Le menuisier métallique va aussi venir avec ses outils qui marchent à l’électricité. Le tailleur avec sa machine à coudre électrique ne laissera pas échapper cette opportunité d’offrir ses services aux villageois particulièrement aux femmes qui préfèrent avoir un tailleur à proximité pour mieux surveiller la réalisation de leur tenue. D’autres artisans ou entrepreneurs selon la taille, la richesse des habitants du village ou leurs activités pourraient venir s’installer : le menuisier ébéniste, le mécanicien, le ferrailleur, etc. L’accès à l’électricité d’un village produit de l’emploi, crée une économie et ouvre le village au monde à travers les moyens de communications comme la télévision, le téléphone portable et l’Internet. L’accès à l’électricité favorisera le développement d’incubateurs en zones rurales et de startups qui s’engagent à mettre en œuvre un solide réseau avec les collectivités territoriales ainsi qu’un ensemble de services innovants qui contribuent véritablement au développement et à la diversification des PME et PMI. Ces dernières pourront grandement profiter des avantages de la loi sur le contenu local et des retombées directes et indirectes de l’exploitation des hydrocarbures. Par ailleurs, ces incubateurs s’attèleront à mettre en œuvre des conventions multipartites avec les collectivités territoriales, les institutions de formation professionnelle, l’INPG, le Groupe PETROSEN, les organisations communautaires de base, les PTF et les ONG dans l’optique de venir en appoint aux initiatives entrepreneuriales locales. L’école n’a pas besoin directement de l’électricité pour accomplir sa mission première. Par contre pour les élèves l’électricité améliore leur cadre d’étude, élargit la période d’étude et donne aux élèves plus de facilité d’effectuer leur travail personnel à la maison. Les centres de formation ont en général besoin de l’électricité à cause des instruments qu’ils abritent et des outils qu’utilisent les apprenants. Les terminaux comme les ordinateurs, les tablettes et les téléphones portables ont besoin d’électricité pour fonctionner. C’est pourquoi l’accès à l’électricité sera un facteur accélérateur de l’utilisation du numérique. Il va favoriser l’accès aux réseaux sociaux, aux services de transfert d’argent, etc. Le constat général fait sur les pays africains détenant des ressources naturelles est l’absence ou l’insuffisance de leur transformation surplace. Ainsi les pays développés, souvent d’anciens colonisateurs, assurant la transformation de ces produits, gagnent plus que le pays producteur. Grâce à
L’abondance de l’électricité et du gaz, le pays pétrolier ou gazier peut se lancer dans des activités de transformation de ses ressources naturelles. Les matières produites seront concurrentielles sur le marché mondial. La région naturelle du Sénégal oriental a des opportunités dont l’exploitation fera de la région une des régions industrielles du Sénégal. Comme vous le savez l’acier a joué un rôle déterminant dans l’industrialisation de l’Europe. Le fer de la Falémé devrait conduire à la création d’une métallurgie au Sénégal oriental. La naissance d’une métallurgie attirera dans la région des industries de construction métallique ou mécanique. Grâce à l’abondance de l’électricité des usines pourront s’installer pour exploiter le marbre du Sénégal oriental. La proximité de notre pays avec la Guinée nous donne un avantage comparatif avec beaucoup de pays pour le raffinage de sa bauxite pour produire de l’aluminium. Notre pays aura la possibilité d’extraire surplace le zircon. Avec le raffinage du pétrole, la pétrochimie, la métallurgie, le raffinage de la bauxite, l’extraction du zircon, etc., notre pays jettera les bases d’une industrie qui suscitera la naissance d’autres industries à haute valeur technologique comme la construction de voitures, le chantier naval, etc. La disponibilité continue de l’électricité contribuera au désenclavement des régions périphériques grâce au train électrique et à l’avion. Et aussi grâce à la baisse du coût du transport interurbain.
EN DEFINITIVE, La production à venir du gaz et du pétrole offrira aux régions périphériques de grandes opportunités de développement, une amélioration des conditions de vie des populations, des conditions d’études des enfants, augmentera leurs attractivités économiques et enfin, pour un pays comme le Sénégal, assurera leur désenclavement.
Nous allons bientôt produire du pétrole et du gaz. Nous avons l’obligation d’être transparents, entreprenants, créatifs et ambitieux pour préparer nos régions, les artisans, les entrepreneurs, les entreprises et les populations à saisir les immenses opportunités que nous offre la production pétrolière et gazière. Rappelons-nous que « la chance ne sourit qu’à ceux qui se lèvent tôt ».
SOURCE RADIO GADEC BEETAWE TAMBACOUNDA 88.5
KEBE KEBA URACSENEGAL.SN